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16 févr. 2012

L'ensemble de Mandelbrot - version Dry

Scruter cette facette de Gramusat peu retourner le cerveau de plus d'un grimpeur. Les lignes qui la parcourent en tous sens sont absolument fascinantes. L'esprit ne peut qu'imaginer les plus délirantes escalades.
"Imagines ici, tu pars dans le rocher et tu rejoins l'énorme épée à gauche... Le gaz!" 
"Ouais, c'est classe, mais des mecs l'ont déjà fait il y a vingt ans."
"Ah..." 
Une longueur mixte d'anthologie


Mercredi 15 Février.
Les conditions sont dantesques et la frénésie a saisi toute la communauté grimpante. Même des gens d'une grande maturité, des quarantenaires et cinquantenaires respectés et respectables, débranchent complètement face à ce délire de glace. Quelle passion! Ca fait plaisir de voir ça après 25 ou 30 ans de pratique... J'espère que je ferai toujours partie de ces passionnés en 2040...!


Accueillant pour quelques jours le sudiste Robin Revest dans le temple sacré de la varappe glacée, il me faut trouver une voie à la hauteur du garçon. Après le Couleau, direction Gramusat pour une journée de folie. Au programme, le mythique "Ensemble de Mandelbrot" dans sa version dry. Ce bijou ouvert il y a peu par la paire Joly/Degoulet m'a rendu fou quand j'ai vu les photos. Même si la voie perd une grande partie de son intérêt sans sa terrifiante colonne de 50 mètres, la qualité des longueurs restantes nous a littéralement scotchés!

Rob au brochage dans les goulottes d'accès

C'est Jacques Perrier, dit "Pschitt", qui a remonté pour la première fois ce titan de glace, au début des années 90... Imaginer que ce tube connecte et que des gens l'aient grimpé relève vraiment de la folie furieuse! Malheureusement, il ne réalisera pas la dernière longueur de l'Ensemble. Le père de Babar, qui l'accompagnait dans cette entreprise démoniaque, avait déjà fait pété le rupteur mental et physique et préférait redescendre. Ce que l'on peut comprendre aisément!!
Au final c'est à Ravanat et Izoard que l'on doit le premier parcours intégral, quelques jours plus tard. Ce sont donc ces deux lurons qui laisseront leurs noms. Cette petite digression pour rendre à Pschitt et au papa de Babar ce qui revient à Pschitt et au papa de Babar. Chapeau bas, vous êtes mes idoles!!

Le temple!

Une longueur mixte d'anthologie
Lorsque nous arrivons au pied du dry, on comprend la violence que peut représenter l'escalade du mastodonte... Heureusement pour nous il n'y est pas! Et nous allons grimper une longueur bien plus conventionnelle. Un M8 de quarante mètres équipé de 4 spits où il faudra user du friend pour se protéger dans un rocher de très bonne qualité. Les protections sont toutes très bonnes et faciles à placer. Au final, la longueur n'est pas si difficile, elle est typée conti avec de bons repos et des sections un peu plus bloc qui ne sont pas rédhibitoires. Je m'offre le parcours à vue, cette escalade me comble!


La longueur suivante est une traversée plein gaz d'une dizaine de mètres sur la droite, complètement spitée, qui débouche sur une meringue de glace que l'on remonte assez facilement pour déboucher à un relais abrité. Ce passage de glace est dément!
(A noter, pour ceux qui y retourneront, prenez deux plaquettes et une clé pour spit de 12. Il manquait probablement des plaquettes aux ouvreurs et ils on cravaté le boulon à deux relais)


Spéciale dédicace


Après les choses se corsent un peu, un petit mur raide au dessus du relais me sanctionne d'une double zipette des pieds... Heureusement que les pioches sont bonnes! En facteur 2 sur le relais ça aurait pu être moyen.
Jusqu'à présent, je suivais des traces, qui disparaissent dans un raide mur sur ma droite. De ce que nous avions repéré du bas, la grimpe a l'air plus facile en contournant à gauche. Au final, je me suis mis au triple taquet sur des énormes pétales couvertes d'une sale croute de glace et de neige. La longueur sans être très dure physiquement, requiert une technique adéquate (que je n'avais pas forcément!) et un bon mental car l'escalade plein gaz est assez exposée!


Au relais de la dernière longueur, la dent n'a pas repoussé
 Depuis le relais suivant, je remonte un dièdre formé par un cône et un rideau de stalactites. Les structures sont hallucinantes, à une échelle assez extraordinaire. Le slalom dans des petites méduses déversantes me pose au pied du dernier cigare, un bon gros cigare à l'ancienne, posé sur des stalactites.



 Etrange mais tellement beau, il a l'air de me supporter! Je crochète et pose trois broches assez moyennes dans ce dédale de petites colonnes. Une fois l'attache passée, une broche salvatrice me détend. Un petit mur facile et un réta dans la soupe plus tard, j'atteins le dernier relais.
Je viens d'arriver au sommet d'une voie dont j'ai rêvé depuis que j'ai découvert que Gramusat existait. Un petit moment de bonheur et une énorme pensée à mon copain Paulo qui avait le regard qui s'illuminait lorsqu'il me décrivait la voie dont il avait, lui aussi, le topo gravé dans la tête!
Espérons qu'un jour M. Gramusat veuille bien nous resservir l'ensemble au complet pour un hommage intégral!


Un grand merci à TrouTrou et à Diego pour leur matos!
La bise à Rob, un beau test avant l'Alaska!!



2 commentaires:

  1. Deux cascades démentes avec toi mon Max! Dures pour une reprise, bravo pour ces longueurs et merci à toi pour ces belles journées!
    A bientôt,

    Robin.

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  2. vous avez pas fini de vous envoyer des fleurs il manque plus que gros bisous à la fin. Nuisance....

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