Etant donné que je n'étais pas allé
faire un tour en Patagonie depuis un mois et demi, l'envie d'y
retourner était forte, naturellement. Alors en guise de vacances en
amoureux, on mise tout sur le confort spartiate, l'humidité, et le
froid. Comme ça, juste pour voir.
AH... l'amour!
Avant que le ciel nous tombe sur la tête, nous profitons du soleil pour se remettre du voyage
et nous nous délectons d'une petite grande voie avec vue sur Chalten et ses environs.
Mais grimper sur du beau rocher sec
tous les jours, apparemment, ce n'est pas la Patagonie. Donc on prend
une bonne inspiration avant de rentrer dans la bête, humidement!
Tellement humidement et venteusement d'ailleurs que nous allons buter
pour arriver au bivouac... On monte notre tente environ 500m en
dessous du camp de Piedra Negra, dans des jolies couleurs.
Un petit réveil à 3h du matin plus
tard, nous rattrapons notre retard de la veille dans des lueurs
encore plus belles.
Ce regain d'énergie permet d'ailleurs
à Maëlle de s'essayer au solo sur l'itinéraire sympa qui permet de
monter au Paso Guillaumet. On passe dans une jolie grotte sous un
bloc coincé. Un essai visiblement payant puisqu'elle n'est pas
tombée.
Il est sept heures et nous croisons
deux argentins rigolos qui me font penser aux Scrats du même genre
que nous avions vu deux mois plus tôt. Il nous demandent le topo et
le nom des voies, on les aide comme on peut et on poursuit en
direction de la goulotte Coqueugnot Guillot que nous voulons gravir.
Avec notre matériel, cette ascension va me transformer moi aussi en
Scrat. Nous avons un piolet chacun, 3 broches, une ice twin de 60m et
une paire de chaussures d'été, ça va piquer!
On remonte le couloir-goulotte en
faisant des longueurs et un peu de corde tendue. Il fait quand même
assez chaud et les conditions de regel ne sont pas optimales.
L'arrivée sur l'arête nous fait bien
plaisir. Ca commence un peu à tirer, je me félicite encore une fois
de ma proposition bien pédagogique et nous continuons. La suite,
nous l'avions grimpé l'automne dernier avec le Groupe, des jolies
sections de varappe en rocher vraiment très classe qui mènent à la
pente finale. Premier sommet patagon pour Maëlle, et derrière c'est
le Fitz Roy et le Cerro Torre.
Les rappels avec notre corde de 60
mètres font quand même pas mal de peine mais nous finissons par
sauter sur le glacier après une rimaye bien dodue négociée à
merveille.
Nous rejoignons Piedra Negra en début
d'après midi quand le beau temps se dévoile. Un timing parfait pour
faire sécher les affaires.
Le retour à la douceur de vivre du bas
de la vallée nous réchauffe et Mère Nature nous gratifie même
d'une rencontre... couillue! Ce qui enchante Maëlle, c'est pas tous
les jours qu'elle en croise des comme ça.
La petite pause bloc réglementaire
nous permet de nous refaire la cerise quelques jours à Chalten avant
de repartir se mettre une deuxième salve en montagne. On n'a pas
décidé de faire super original, alors on monte faire la goulotte
voisine sur le même sommet, la « Amy Vidailhet ».
En remontant cette sympathique vallée,
on s'aperçoit que les prévisions étaient un peu optimistes, un
petit coup de blanc s'est invité sur le chemin. Nous espérions en
secret pouvoir glisser nos doigts dans quelques fissures patagones
mais il faudra se contenter de la glace. Nous remettons le couvert
avec notre matériel peu adapté, cette fois ci on prend quand même
deux brins de corde!
Maëlle commence à en avoir marre de mes conneries |
Le lendemain, la rimaye me réveille un
peu et il faut grimper avec les deux piolets pour franchir ces
quelques mètres délicats. Une fois au relais, je lui fait descendre
nos armes pour que son âme de glaciairiste puisse s'exprimer
pleinement.
Une belle chatière de glace solide
nous déroule son tapis bleu jusqu'au col ou nous faisons demi tour.
Nous sautons ensuite dans un bus pour
Bariloche, un voyage de 24h bien sordide dans cet autocar vraiment
pas confortable. Mieux vaut payer deux fois plus cher pour profiter
d'un bon vol!
Cette ville, bien plus au Nord, possède
un climat sympa comparé à celui de Chalten. A tel point d'ailleurs
que bon nombres de nazis on finit leurs jours ici, cette contrée
rappelant apparemment la suisse.
Quelle histoire ça aussi...
On laisse donc filer la fin des
vacances en profitant des bières artisanales vraiment démentes, du
lac et des falaises mais surtout du Dulche de Leche. Cette pâte
complètement mythique nous accompagnera dans nos varappes et n'en
finira pas de nous tirer vers le bas... mais c'est trop bon!
Grimpeur dans le site de Pared Blanca |
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