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5 févr. 2017

Glace en Maurienne, What else?

Seb, pas loin de basculer en rive gauche à la sortie de la longueur en M8 qui retourne les bras... et les doigts!
(la subtilité revient à arquer des prises recouvertes de glace pour passer....!)
Arno dans L4, merci à Mr Juarez pour la photo
Une fois n'est pas coutume, je laisse la parole à Seb Ratel, Maitre ès mixte, pour vous raconter une jolie semaine de glace sur ses terres :


"Ne voyez aucun lien de cause à effet si je me suis retrouvé à grimper 4 jours dans ce magnifique pays qu’est la Maurienne. Ce n’est pas parce qu’on peut loger chez ses parents et enchaîner les repas gargantuesques sans se soucier du plein du frigidaire. Ce n’est pas non plus par lien affectif avec sa terre natale. Mais ce sont, comme toujours, les conditions qui dictent les règles…
Le rendez vous est pris lundi 16 janvier avec le Caporal Max Bonniot. Il est 10h, le thermomètre affiche -18°C à Bessans. Nous optons pour une séance de mixte au soleil afin d’éviter quelques onglées toujours désagréables. Le petit Château nous offrira quelques délices glacés, nous grimperons sur ses tours sans tomber dans ses douves…




Seb avant de rattraper un petit stylo fragile, site du Petit château, le terrain d'entraînement parfait pour les jours qui suivent...



Le lendemain, nous partons dans la gorge de Glasnost. Je n’en crois pas mes yeux tant la trace d’accès est martelée. Cette saison particulière et internet pousse tout le monde dans la même direction… Heureusement dans « les visionnaires » il n’y a qu’une cordée de copains devant nous ! La grimpe est superbe. Le mixte amène aux stalactites qui finissent en glace raide.



Un défouraillage qui demande de la finesse! et quelques précautions... Ici, confortablement flashé en second par Seb, je profite des bonnes méthodes et de la grimpe collector que peuvent offrir ces voies de mixte déversantes

Sur notre droite quelques glaçons nous tapent dans l’œil (sans pour une fois être douloureux). Après une descente en rappel en guise de reconnaissance nous rentrons préparer nos sacs et mettre les pieds sous la table. Demain nous voulons tenter d’ouvrir. Aussi nous devons nous retenir face aux coutumes locales qui incitent à enchaîner blanc après apéro et puis digestif pour faire passer le rouge.

Pour Max et moi, c’est un « Pierre/Feuille/Ciseau » décisif qui détermine qui part dans l’inconnu et l’ouverture de notre première longueur. C’est moi qui me caille 2H30 au relais. Cette fois nous n’éviterons pas l’onglée ! Je peux libérer la longueur en second pour un M7+ magnifique majoritairement en glace suspendue.


A l'ouverture de L1, pendu sur les bras avec aux fesses : Perso, spits, marteau et pitons.
La totale de l'apprenti ouvreur pour deux heures et demi passionnantes!


Seb à l'action dans L1, le second jour. Une escalade athlétique!

Cramponné sur son stalactite, il faut grimper comme un chat en crochetant de petits trous 


A mon tour d’ouvrir cette deuxième longueur et donc au tour de Max pour le froid du relais. Juste avant la nuit j’en termine avec cette deuxième longueur qui promet quelques surprises pour l’enchaînement. Retour chez les parents, apéro léger et gros dodo.


On peut voir à gauche des grimpeurs dans la ligne des visionnaires
A droite c'est "La nuit des longs ergos" Hissage du sac à R1


Seb et la glace raide, protégée par des spits, de L2

Longueur de transition en 4+ pour rejoindre la dernière partie en glace, ouverte par Arno pour l'occasion. 6+ en glace et un certain engagement dans la longueur!


Arnaud nous rejoint pour terminer l’ouverture. La glace finale le titille sévèrement. Max enchaîne sa longueur. Puis au tour de la mienne. Le rétablissement dans la dalle me donne du fil à retordre. Je me débats, je finis par trouver la solution au prix d’une chute de piolet. C’est le prix du libre avant tout ! Enfin Arnaud se lance dans la dernière longueur. Tout en glace très raide. La magnifique colonne semble trop instable. Il grimpe donc à coté sur les éclaboussures. Utilisant celle-ci juste pour s’équilibrer. Il en termine avec un grand sang froid. Sûrement grâce à l’affutage de ses piolets sur le trajet du matin, coûtant une lime à mes parents. Nous en terminons avec « La nuit des longs ergos » 120m, M8, WI6+."






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