Le crux de la voie Petit, une longueur qui relève plus du rêve qu’autre chose! 8a+ / L5 |
"Une motivation violente pour cette sensation si particulière, celle de la grimpe en altitude! C’est déjà l’acclimatation à l’hypoxie et au style d’escalade en granit, qui prend du temps et de l'énergie. C’est ensuite la volonté de tout enchainer pendant les 450 (longs) mètres d’escalade de la face Est du Grand Capucin, en une seule journée et en réalisant toutes les longueurs dans l’ordre de montée. C’est partager la tension et le soulagement avec des compagnons de cordée qui comptent et qui inspirent. C’est la pression qu’on se met pour enchainer même si les conditions ne sont pas idéales. C’est enfin l’acide lactique qui vous prend les bras comme dans des étaux et qui vous pousse dans les derniers retranchements. Ces retranchements « dans la tête », ceux où il faut rester calme, se concentrer sur ses blocages et respirer même si c’est peu concevable!
Enchainer les voies « Le trésor de Romain » et la voie Petit correspondait à des rêves pour moi. Elles représentent un degré de difficulté élevé par rapport à mon niveau, en d’autres termes : pas de marge!
Il m’a fallu une préparation peaufinée et quatre tentatives avec Octave Garbolino, Martina Cufar, Manu Romain et enfin Symon Welfringer pour venir à bout des « Trésors ». Cette voie, particulièrement belle, s’attache à suivre les lignes de fissures logiques de la face. En les connectant, elle force quelques dalles et bombés en nous livrant des pas de bloc des plus ludiques.
Il m’a fallu trois jours pour grimper la voie Petit et me rendre compte que les difficultés annoncées étaient à relativiser, qu’il fallait tenter malgré l’aura de cette voie réservée à priori à quelques compétiteurs en manque de nature. Finalement après un combat de 12 heures j’ai pu enchainer le chef d'oeuvre d’Arnaud Petit, une belle voie au style plus classique, en dalles et dévers. Un combat contre les crampes dans le dernier 7c+ et une journée à s’encourager qui reste comme un très bon moment en montagne. Un grand merci à Renaud et à la cordée slovèno-croate qui nous talonnait : Luka Krajnc et Ena Verbek. Merci pour la préparation de la voie, les tickets de cake et les encouragements qui ont permis ce petit coup de dépassement en plus, nécessaire pour arriver à tout enchainer!
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