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28 nov. 2011

La Belle Hélène - Face N Grandes Jorasses





Un bail que je n'avais pas varappé avec le bougre! Depuis notre aventure au Rateau en juin dernier. En même temps, prévoir de partir en montagne avec Mémé reste toujours du domaine de l'inconnu. L'aléa prend tout son sens avec cet homme là. Jusqu'à la rimaye le doute persiste. Va-t-il rester avec nous, ne va-t-il pas recevoir une excuse toute tracée pour se retirer soudainement?? Visiblement non. On attaque notre belle hélène du jour à l'aube. Mine de rien l'approche nous aura pris trois heures. Tracer dans la neige profonde semble calmer un peu mon frénétique partenaire.

Haletant et suant, son degré de nuisance s'estompe. On est loin des remarques désobligeantes qu'il prend un malin plaisir à étaler d'accoutumée. Au détour d'une histoire banale, cette charogne vous explique que les yeux de votre copine se révulsent lorsque son membre démesuré la sodomise en cadence. Cela jette un froid... Tout le jeu du May-le-merdier réside dans cette approche déséquilibrante. Petits pics par petits pics, il vous grignotte et vous use pendant l'approche. Il faut tenir, ne pas succomber. Passer outre. Un double défi que de s'encorder avec le maître des maîtres, l'habile et suprême détenteur de la force, le Dark Vador de la nuisance.



Sorti de mes rêveries empruntées à ce bon vieux George Lucas, je raterris dans la goulotte que nous convoitons aujourd'hui. La face bien sèche en ce moment nous fait douter de l'issue de cette journée. En plus, avec tous les 2 un but au compteur sur cette montagne, nous ne faisons pas trop les malins en cette fraiche matinée d'automne. L'état du 'crux' ne sera connu qu'une fois au pied de la goulotte dérobée. Croisons les doigts...


 Nous précédons la cordée Pat Pessi- Rom Jennequin à qui nous devons par ailleurs toutes les photos. Transporter l'appareil du nuisible sans ses batteries ne nous ayant pas aidé à l'autonomie sur le plan photographique...


Le départ est une pente de glace qui nous satellise les mollets pendant 500 mètres. Nous nous suivons clopins clopans, surtout pour le dernier qui se prend l'équivalent de deux mètres cubes de glace par minute par les trois délicats qui grimpent devant.


Nous progressons lentement à corde tendue jusqu'au pied des difficultés. Une sympathique goulotte encaissée nous y conduit.

A partir de ce stade, tout ralenti à nouveau. Nous faisons des longueurs dans lesquelles la glace fine n'aide pas à la rapidité. Il est midi passé. A cette heure là, la cordée Désécures-Soursac était déjà à Plampincieux lors de leur ascension éclair... Il y aura toujours meilleurs que nous! Nous continuons sur ce rythme, bien assez fatiguant comme ça...





Une rampe glacée nous amène à une longueur de caillou un peu plus sévère. Je m'y colle, m'y mets bien en vibration, me dit encore une fois qu'il faut que je progresse en dry, me fais une bonne frayeur... Une deuxième encore plus grosse, et sors en rampant dans de la neige légère posée sur des dalles. Un épisode fort fourbe et fort traitre. Il nous reste alors une longueur de goulotte délicate et nous rejoignons un couloir farci de neige poudreuse où nous enfonçons tels d'authentiques gorets lipideux. 

Le sommet arrive un peu plus tard, nous y attendons nos partenaires avec une bonne soupe. Il fait bien froid et changer les piles de ma frontale me prend un temps infini. Nous rejoindrons le refuge tard dans la nuit... J'ai l'habitude maintenant. 

Une belle brochette sommitale

Merci à Pat pour cette belle sortie inter-générationnelle du GEAN.

merci à Mat pour sa patience, toute la virulence de ce défouraillage ne sert qu'à combler l'espace entre les photos

& merci à chacha pour la douche!

A bientôt!


Le topo de julien Désécures

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