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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

19 avr. 2011

Verdon Forever


    Nous débarquons ce samedi 16 avril, Renaud et moi, pour deux jours dans la Mecque de la grande voie en France. Il est environ 23 heures. Nous avons élu domicile pour la nuit au dessus de la Palud. Renaud s'est endormi entre deux arbres dans son hamac douillet. Pour ma part, je déambule pied nu dans les alentours.

    Le printemps a pris soin de rendre généreuse chaque parcelle d'herbe. J'apprécie les courants chauds de ce mois d'Aout précoce. La lune énorme et orangée s'est habillée d'un fin halot, baignant les prairies d'une lueur étrange. Je m'éloigne de la voiture pour quelques instants. L'odeur des buis et l'atmosphère tiède de cette soirée me comblent. Cependant, à mesure que je pénètre dans le maquis, des mouvements alentours m'alertent. Déjà attaqué par un renard enragé l'année passée, je m'attends à tout...
    Je reste bouche bée en regardant autour de moi. Un véritable balais aérien se déroule sous mes yeux. De part et d'autre évoluent par bonds gigantesques, un nombre incalculable de lièvres. Des lièvres! Je tends la main pour essayer d'en saisir un au vol. Impossible. Je commence à courir moi aussi. Ils frôlent ma paume de plus en plus près. Je sais que je peux en attraper un. Je vois ces formes montées sur ressort se jouer de moi. Cela me rend fou. Mon coeur s'accélère, mes jambes commencent à me brûler. Je deviens aussi frénétique qu'eux. Au fond de moi, je saisis que mon entreprise est vaine. Aucun lièvre ne veut de moi. A chaque fois que je tends le bras, ma main se referme dans le vide. Je commence à perdre espoir, mon renoncement est proche. J'arrête ma course, à bout de souffle, dans une sorte de petite allée délimitée par les buissons. Leur caractère épineux contraste avec la douceur de l'herbe sous mes pieds.
    Au moment où je relève la tête, je me tétanise. Le temps semble vouloir suspendre son vol l'espace d'un instant. Alors qu'autour tout est redevenu calme, j'entends le bruissement de l'air caresser la fourrure d'un nouvel hase. Sa trajectoire est parfaite. Au moment où il traverse les rayons lunaires, je croise son regard, presque humain. Le froid m'engourdit tout à coup. La bête retombe dans un fourré comme elle en est sortie. J'ai une boule au ventre, envie de pleurer devant cette vision stupéfiante. Autour de moi, la végétation a blanchie. Le givre a cristallisé chaque bosquet. Je suis pied nu dans la neige.
    Le froid me tire de ce rêve pour le moins déroutant. Effectivement, la prairie est blanche, mon duvet trempé est légèrement gelé en surface. Encore dans la torpeur du sommeil, je m'amuse de cette vision incongrue que m'offre mon inconscient sans pouvoir la décoder davantage. Je referme les yeux et avec eux la porte de cette fiction éprouvante.

Alix Punk de Vergons


La face, trop belle!

Pour notre premier jour d'escalade nous nous offrons cette voie majeure dont nous rêvions tous les deux depuis longtemps. Cela fait trois fois que je viens visiter les lieux avec l'espoir de gravir cette ligne. Les conditions m'ont pour l'instant toujours convaincu de changer d'objectif. Heureusement pour nous, aujourd'hui, l'itinéraire semble sec. Alleluia! On se précipite au pied du Duc pour attaquer cette varappe que nous nous étions promis de réaliser ensemble. Que du bonheur!

Quelques photos en vrac
Ren dans les starting bloks 

C'est parti!




Belle ambiance après seulement quelques longueurs
Renaud se délecte de ce départ de longueur 3 étoiles
Petite merveille géologique que cette longueur. Départ colos dulfer et une fin dalleuse bloc à souhait.
Ren aux prises avec le crux du haut
L7 : Encore du très très beau, le caillou, les mouvs, c'est taillé pour la varappe.
Summit! 
L'Age de Raison, la voie Berhault de l'Imbut


    Bien massé du passage chez Alix, nous revoyons nos plans. Nous avions prévu d'aller tordre Mescalito mais vues nos tronches au ptit dèj on décide d'aller faire un tour du côté de l'Imbut. On a pas envie de la sarder et on préfère y retourner bien frais.
    Aprés "Hold up mental" que nous avions parcouru l'an passé, nous voici de retour pour grimper, cette fois ci, la voie du maître Berhault. C'est complètement mythique! L'itinéraire, la qualité du caillou et de la grimp' sont vraiment au top. On l'a trouvé encore plus classe que Hold up. On est parti en se disant que ces 6 longueurs constitueraient une voie idéale pour une journée de varappe pas trop dure. Au final on s'est bien employé! Itinéraire génialissime, voie majeure!

Première longueur, un crux dément en traversée sur des petites prises, bien technique.
Deuxième longueur, c'est Céüze!




L2 basique!!


Euh comment?? 
A la sortie, belle ambiance
Au final un week end de folie avec des conditions exceptionnelles et un compagnon génial.
                                                Verdon forever!!!

3 commentaires:

  1. hé vous me reconnaissez ?
    c'est moi qui quand j'grimpe au Verdon j'dis : "et hop ! je n'attire plus les pierres !"
    c'est super connard !
    a oui c'est moi
    "et hop ! je n'attire plus les pierres !"

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  2. tu mets un casque en falaise l'ami?


    (J'apprécie l'ironie grinçante qui m'a fait beaucoup rire cependant)

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