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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

23 juin 2011

L'empire des sons Face N du Rateau





Le topo de Maël

    Le petit dej est douloureux. La veille, l'humeur des cuisto n'était pas franchement à la gastronomie mais plutôt à la création de la patte la plus infâme et bourrative dont j'ai eu le loisir de me gargariser. Fait étonnant puisque les ingrédients utilisés n'étaient autres que des pâtes, du pesto et du fromage rapé... Comment est il possible de faire un plat aussi mauvais avec des aliments individuellement très bons? Pas de réponse pour le moment, l'excuse d'un réchaud qui fonctionne mal, l'altitude... les faux-fuyants ne manquent pas mais le résultat reste difficile à appréhender. Quelques heures de sommeil plus tard le réveil vient nous sortir de nos duvet. Sa frénésie vibrante m'agace, Maynadier est déjà debout, il est 1h50, aujourd'hui ce sera le speed toute la journée.



Et plus de piles...
 A ces heures peu commodes l'estomac semble se raidir et s'entortiller de sorte à ce que le Doo Wap habituellement salutaire et délectable se transforme ici en une immonde matrice sèche et quelque peu repoussante. Difficile de trouver l'aliment idéal des petits déjeuners montagnards... Je cherche encore.
Ce repas est surtout l'occasion pour moi de me rendre compte que j'ai oublié de charger ma frontale. Presque plus de pile. Bonne nouvelle.

King line!
 La suite va très vite. Mémé part au také de la cabane pour une folle traversée des pans de rideau (où j'aurai d'ailleurs l'occasion de me mettre un tir mémorable avec roulade, saut per et glissade de la tortue maîtisée au Nomic...) qui nous amènera au pied de la voie une heure et quart plus tard. 2 longueurs à la frontale, les plus dures, seront également réalisées par notre joker du jour. Une première longueur de corde nous arrache du glacier par un pas de bloc bien soutenu avec réta en neige inconsistante au dessus de la rimaye. Sympathique. La deuxième est constituée de 60 mètres de rochers merdiques et raides en 6b+. L'originalité de cette longueur est qu'il est possible d'escamoter des prises afin de rendre plus ardu le passage du prochain grimpeur. La pose d'un coinceur est également simplifiée puisqu'il suffit d'imbriquer des blocs entre eux autour d'un friend pour se protéger, ce qui est très pratique. Dans les passages moins raides la neige y est de mauvaise consistance. Dans ces conditions la suite parait difficilement réalisable. Ca sent le sapin...

Le style à la mémé. Une escalade rapide et efficace, parfois effrayante pour l'assureur... Ici dans la troisième longueur.
Encore une petite longueur et nous pourrons atteindre les goulottes. Un peu d'artif et de libre nous y dépose. Les conditions ont l'air démoniaques. Les plaquages sont bons, solides dans la plupart des cas. Ca va le faire! Je prends le relais.
    
Maël essaye de communiquer avec nous

Petits passages corsés


     Deux super longueurs en mixte-plaquage m'attendent. C'est raide et technique. Il s'agit de miser sur les bons ancrages et de se hisser le plus esthétiquement possible. La perfection du geste tient une grande place dans notre cordée. Nous nous devons de défendre notre éthique... 

    Bref on mule, on tracte comme des veaux sur ces pioches de malheur. Les pieds sont jetés au petit bonheur et ça fait. Dé-li-cieux!! La suite se constitue de goulottes raides en plaquage où les protections sont plus problématiques, voire même emblématiques. Les tentatives de brochage se succèdent.. Mais en vain!


Un nuisible à l'assurage
Tentative de brochage en plein champs de patates
Maël relaie au niveau du bivouac où Tof avait passé la nuit, tout seul, en janvier 96... Il faut être un peu énervé pour ouvrir ça l'hiver en solo. Personnellement je suis bien content d'être accompagné de ces deux accolytes, aussi givrés soient ils.

Maël, dans le haut, des longueurs anthologiques!

Coup de chaud dans la dernière partie, le mauvais arrive, sortons vite.
Entre caillou et neige pourrie, dernière longueur!
  Après une dernière longueur déroutante, on déboule au sommet, il est 14h. La benne est jouable!! Pendant la descente il fait monstre chaud, ça part en plaque tout seul dans tous les sens. On reste sur l'arête pour rejoindre la brèche du Rateau et remonter le couloir de la Girose, le gout de sang dans la bouche pour pas rater la dernière benne. On débarque à 17h02, on prend la dernière. Sauvés!

Summit!!

Merci à Clem pour le barbeuc du soir. T'es une crème. 
Merci à Tof pour la ligne, très classe.















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