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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

17 juin 2011

Nid de guêpe Face N du Gaspard


 Nous venons de parvenir au sommet du Gaspard, il est seize heures. Depuis peu le beau temps a laissé place au grésil, on est en plein dans la cousse. Heureusement il ne fait pas froid et le vent est faible. Notre problème actuel est de trouver la voie de descente. Essayer de ne pas se perdre encore!
Nous progressons sur l'arête en corde tendue. Mat Détrie est devant moi, en contre bas.  Etre en montagne avec ce temps...Voilà une première fois que j'aurais aimé retarder encore un peu! Sensation inconnue et plutôt désagréable. Une petite longueur de corde me sépare de mon acolyte, me permettant seulement de l'apercevoir. Nous devons descendre un grand couloir qui nous mènera au glacier Claire. Je m'apprête à quitter l'arrête lorsque la capuche de ma doudoune se met à faire des bruits bizarre. J'ai comme l'impression quelle se dégonfle! Un peu fatigué et concentré sur la suite des évènements je n'y prête pas attention. Encore un pas. Clac! Je viens de me prendre une châtaigne en pleine face. Je percute. Je suis gentiment en train de marcher au sommet de ce kairn avec une paire de bâtons télescopiques dans le dos, les pointes dressées au dessus du crâne. Et ce grésil n'est apparemment pas que du mauvais temps mais un violent orage centré sur nous. Je hurle à Mat qu'on est dans le rouge. Ca pète instantanément.




  
 Retour un cadran de montre plus tôt. Il est 3h30 ce matin lorsque nous quittons la voiture. De mon côté, les quatre dernières heures de sommeil ont été salvatrices. J'étais à Orpierre ces deux derniers jours pour la compet finale de Salewa. Un "Rocshow" sous le signe du rosé qui pique. Le repas offert à tous les participants le mardi soir a légèrement dérapé. Une soirée où on parle fort et où il fait trop chaud, même en T-shirt. L'élastique détendu on se retrouve en terrasse avec un nouveau verre, puis un autre. De mon côté j'ai troqué ma chaise contre le tricycle de gamin du bar. Tous les jouets étalés en vrac devant seront méticuleusement essayés. Ainsi, c'est avec un plaisir non dissimulé que je découvre les facilité de Monsieur Pancol sur un skateboard ou bien encore celle de Morgan Lelann en BMX. Le lendemain, moins d'entrain, mais la falaise vaut le détour. On grimpe, quelques croix tombent. Gautier s'empresse de randonner à vue les voies où tout le monde s'emploie sans parfois arriver à clipper le relais. Pour résumer, deux jours sous la chaleur gapencienne bien appréciables.

    Première difficulté de la journée, traverser la Romanche. Enlever les grosses à peine chaussées et se frayer un chemin dans le courant. Une fois de l'autre côté, la marche d'approche peut enfin commencer. Remonter le vallon sous la face nord du Gaspard nous prendra un certain temps, nous évoluons doucement sur le glacier pour arriver à l'attaque. 
La face au petit matin
    Une petite barre de séracs constitue le passage obligatoire pour prendre pied sur le glacier supérieur du Lautaret. La suite est un brassage éprouvant jusqu'au pied de la face, au soleil. 
Sur le glacier supérieur, ca brasse sec
Mat dans la crevasse!


    La face est assez fournie en glace, nous remontons un système de goulotte et de plaquages pour nous perdre finalement dans du caillou assez sain où il est facile de se protéger. Mat s'envoie un plaquage décollé qui me fait frémir en second, chaud bouillant! Nous débouchons sur l'arrête 5 heures plus tard et traversons jusqu'au sommet à proprement parler. 
Mat dans le crux, après avoir perdu l'itinéraire.  En crampon ça pique!

Sous le sommet

Arrivée sur l'arrête, dans le caca












  L'orage nous secoue, nous sommes perdus. L'errance sous la neige durera une heure. Une fois les rappels trouvées nous amorçons la descente. A 3500m il pleut à torrent, et ce jusqu'en bas. Le plat interminable de Valfourche me fait divaguer, l'esprit part loin dans ces moments! Fatigués, les cheveux encore dressés sur la tête (surtout pour moi, j'en ai quand même un peu plus que Mat!!) on se réfugie dans la caisse. Fini! Après 19 heures on est content d'être au sec. Un grand merci à Mat d'avoir partager son expérience, c'était une bien belle bartasse. A la prochaine! Mais pas tout de suite quand même...


Les cheveux droits sur la tête!



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