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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

12 avr. 2011

Tête Colombe Acte II



Vendredi 8. Deux petites semaines se sont écoulées depuis mon dernier passage dans les parrages. Aprés avoir constaté la grande claque qu'a pris ce bon vieux manteau neigeux, noté à nouveau le vivier de chamois, bouquetins et autres perdrix que composent cette région briançonnaise, après avoir remarqué la chaleur de ce mois d'Avril ("décidément y a plus de saisons..." "Pas comme avant") et disserté de l'avenir japonais, nous n'avions plus rien à nous dire Clément et moi.
Nous avons donc fait le choix de nous taire et de grimper le plus silencieusement possible en évitant de déranger cette faune si complexe et merveilleuse.

La procession tu suivras 

Chose terrible pour Mounier s'il en est! Le silence... Le bougre ne connait pas. Hurlement sur hurlement dans le premier 7b (vous avez dit échauffement??) pour un rien raté à vue, le mène en haut de cette première longueur qui pose les bases de l'escalade d'aujourd'hui. 

Animal effrayé par les hurlements d'un autre
C'est bien technique sur du rocher qui vous poli salement le bout de vos petites mimines. Deuxième longueur tout aussi classe bien qu'un brin plus facile. La troisième est un 7b+ surprenant puisqu'une section que dame nature avait choisie de faire lisse se voit gratifier d'une sale arquée Pierre Oeuf. Mounier, au départ écoeuré par cet acte vandale, se contentera quand même de cette prise salvatrice et continuera sa marche à pied dans cette troisième longueur. Cet enfoiré n'hésitera pas, spécialité du gaillard oblige, à décoter à 6c+ pendant que je me donnerai tout le mal du monde derrière lui pour la torcher.

Mounier...!
Ca claque non??


    Bref, tout cela nous dépose au pied du crux du bas. Un 7c majeur s'offre à moi! Petite traversée en lévitation sur la droite, quelques mouvs physique et une sortie en 6b équipée à la Tronc constituent ce joli morceau de varappe. 

Départ du 7c
Juste avant la coche et juste après un sale fight!!

Nous arrivons donc à la vire supérieure de la face : "Le rebord du monde". Un coin où il fait bon flaner quelques instants avant de se faire motoculter dans la couenne finale. La cerise en quelque sorte... Un bon gros 8a pour le moins familial qui coupera net mon élan d'enchaînement en libre de cette voie. 

Moumoune dans le 8a juste au dessus du" rebord du monde"
Comme tout individu trop faible pour torcher ce beau morceau de rési haut perché, je laisserai gentiment une certaine somme de force s'appliquer sur ma tronche jusqu'à la chute, irrévocable. Il faut croire que j'aime bien venir faire du bloc ici. Je m'efforce donc d'avancer petit à petit dans cette succession de prises toutes plus sales les unes que les autres jusqu'à rejoindre mon Clément au sommet.
 Ce joyeux luron n'hésite pas à laisser les dégaines en place pour retaper un essai! Je reste bouche bée devant ce bel effort dont l'issue m'apparait, malgré tout, bien présomptueuse. Lui qui n'avait pas l'air compréhensif lorsque je lui faisait part des crampes attrapées quelques jours plus tôt dans la voisine de gauche, je crois qu'il a visualisé un peu mieux le message dans cet essai de plus (de trop??). Bel effort d'escalade artificielle malgré tout.

Le laron se fait saucer dans le haut de ce 8a majeur
 Confection d'étriers et jeté sur dégaine ont constitués une bien belle chorégraphie sous les assauts répétés d'une cascade magique (résultat de la forte fonte que nous évoquions pendant l'accès et qui avait constitué les seuls propos cohérents de la journée). Une fois rincé à tous les sens du terme, nous avons pu rejoindre Briançon et son centre ville animé. 
Encore une voie majeure des Cerces dans l'homogénéité du niveau et dans l'ambiance de la varappe.

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