Varappe à Tête Colombe

    Jeudi 24, callé dans un fauteuil du Club, je délecte sans doute le meilleur burger du Briançonnais. Le duo brownie-boule vanille finit de m'achever. Je sors en rampant de cet endroit satanique en me demandant ce que je vais pouvoir faire dans les dévers de Tête Colombe où nous nous rendons demain...
     Aprés de longues hésitations entre goulotte, pas goulotte, ski, escalade, j'ai eu le loisir d'écouter Mémé s'enflammer tout l'après midi sur la direction à suivre pour le week-end. Finalement, la montagne semble vouloir nous repousser et nous nous orientons donc sur un projet de choix dans les Cerces.

    Terre de Feu, Rêve de Glace, ouverte en deux temps par Jugy puis Raphaël Borgis, propose une varappe technique et soutenue le long des 200 mètres de sa paroi surplombante. Le cadre est idyllique. Une fois la voiture quittée, nous nous enfonçons dans une sympathique forêt où les prémices du Printemps se font sentir à grand renfort d'aiguilles de sapin fortes odorantes. Un vrai délice! La fin de l'approche en neige dure est "Tip Taupe". Deux-trois chamois là dessus, quelques bouquetins, une belle frayeur réciproque avec une mauvaise perdix. C'est sauvage à souhait.

1ère longueur... qui donne le ton! Jugy et Borgis
ne rigolaient pas vraiment avec les cotations.

    Côté varappe par contre c'est le combat de rue. La première longueur en 7c m'aura permis de rêver au "à vue à froid" jusqu'à son vrai crux dans lequel je succombe. Derrière, avec le sac, Stoff ne trouve pas ça évident non plus...

Stoff dans la deuxième longueur

Il avale le 7a+ suivant et me laisse me jeter à corps perdu dans le second 7c. Une longueur de 40 mètres qui m'amène, en déconfiture totale, jusqu'à une vire fort sympathique où un sale petit vent frais me cueille. Certes, un peu "larcinée" au départ comme dirait Maître Fourbet (qui s'est d'ailleurs empressé de flasher cette voie à l'époque), mais avec une super fissure et une belle traversée plein gaz.

Petite trav au départ du second 7c

Stoff dans le 8a

Une petite pause permet au Stoff de canaliser tout son influx pour la longueur en 8a qui nous attend. Un essai somme toute d'assez courte durée où il déchiffre chaque passage à l'aveugle, pas de cake et des prises taillées difficiles à repérer pendant la grimpe. Derrière, bien qu'ayant laissé le sac sur la vire, c'est un peu la Bérézina. Doux euphémisme! Je fais du bloc dans cette longueur. Le 7a de fin nous termine.

Last pitch

Go back pour quelques rappels pendulaires saisissants!

Au final une voie bien classe avec une belle ambiance qui donne envie d'essayer sa voisine de droite "Le rebord du monde" qui parait démente et toute aussi soutenue.