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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

9 nov. 2014

Sous l'oeil du choucas



La route méandre, le paysage est sublime... toujours! En somme rien n'a changé depuis cet été. 
C'est à croire que la Terre a continué de tourner? 
Peut être les couleurs sont-elles plus belles...Un joli coup de roux a enflammé la Bérarde. Les dernières chaleurs d'automne sont là. Ma soeur aussi! Et c'est elle qui nous conduit dans ce feu d'artifice bucolique pour récupérer la voiture posée au bout de la route.


 



On prend presque les mêmes et on recommence. Presque la même voie, presque la même aventure, presque le même baume au coeur.
C'est avec plaisir que j'ai pu savourer les joies de quelques heures en paroi avec ces deux drilles. Deux belles journées pour répéter une des plus belles voies des Ecrins... tout simplement! Merci aux trois ouvreurs : le kurde, l'anglophobe et le bucheron pour votre "balade"... pas si reposante quand même! 





Et même si l'engeance malsaine et délabbrée s'égare sur la sordidité du rocher en parpinant les écailles qui tenaient son coinceur, le mauvais caillou de l'Ailefroide reste majoritairement solide et sain.

Attention toutefois Maître Mouloudji, on vous voit venir!
Ne nous emballons pas...











De la glace comme il en faut, un beau temps à en faire baver un Marseillais. Pas vraiment l'impression d'être au mauvais endroit ni au mauvais moment. Zéro projectile air-sol à déplorer, une petite onglée de temps à autre pour vous ramener sur le terrain. Juste bien. 
De quoi laisser l'esprit divaguer sur les journée passées, entre deux coups de pioche, sur ces beaux moments partagés en montagne ou ailleurs, avec les personnes qui comptent. Une grimpe mélancolique qui me transporte. Nous serpentons au travers de somptueux plaquages. Engagés, englacés... embaumés aussi! Un peu de lourdeur quand même dans ces suspensions poétiques!
Le retour à la réalité, par voie nasale. 






On arrive au bivouac juste à temps pour être léchés par cinq petite minutes de soleil qui vont bien. Simples à terrasser, voici vite fait trois belles places. ET le réactor qui ronronne... Merveilleux! 
Maël joue les cuistos. Avec Pierre on profite de la vue. 




Après ce repas royal et bienvenu, je sombre rapidement dans les limbes, en regrettant de ne pas avoir pris un duvet un peu plus dodu. Le vent se lève pour une nuit qui s'annonce longue... Je persuade mon cerveau de s'abstenir de tout somnambulisme intempestif, et je débranche.

Juste assez longtemps pour me retrouver dans un drôle d'univers, que je sais être parallèle et surprenant. Après deux trois sursauts réglementaires, j'évolue rapidement vers quelque chose de plus confortable. Mais dérangeant. Comme une présence qu'on m'a ôtée, comme une silhouette rassurante dans une pénombre qui ne l'est pas. Et puis un sentiment de tendresse. Pulsatif, intense, presque cardiaque. 

Un petit spin me tire doucement de ma rêverie, je mets quelques secondes pour reconnecter avec tout ce qui fait ma réalité du moment. L'Ailefroide, mes proches et cette absence. Une gorgée de thé et je me retourne sur mon karremat, froid comme la mort.

                        


Le jour se lève enfin sur ce labyrinthe de pensées que seules quelques longueurs semblent organiser. L'action occulte pour quelque temps cette vilaine brume. Encore une petite onglée dans cette belle escalade et nous voici au sommet. Un beau moment entre potes. Le soleil inonde.


Tout autour de nous l'atmosphère est limpide. Au fond le Ventoux, le Vercors, un peu plus loin au Nord une mauvaise bosse en neige... et puis le Viso à l'Est.
Le Pic de Rochebrune nous fait face, dominant sereinement le paysage Briançonnais. Devant lui, sur l'arête, j'entrevois le début du chemin à parcourir...

Allez... Comme JJ!


5 commentaires:

  1. Toujours aussi plaisant de te lire... La biz.

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  2. Top comme d'habitude mon gars ! J'en connais un qui doit toujours être aussi fier de toi.

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  3. Super texte Max! Trop cool a te lire. Bisous je pense bien a toi.

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  4. C'est un plaisir de te lire! Tu es poétique et touchant.. Je pense très souvent à toi... et aux tiens présents et absent. Bisous. Laurence B.

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  5. Pudeur mais clarté dans tes lignes...la montagne comme exutoire...parfois. @+ Dav.

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